Cette année, le festival beauvaisien revenait pour souffler ses 20 bougies !
Fidèle parmi les fidèles, l’équipe de The White Prod. se devait d’être présente afin de couvrir l’événement… et pis on arrête pas de dire aux gens de se bouger le cul dans ce genre de manifestation car sinon après y’en aura plus, alors ça serait con que l’on ne montre pas l’exemple ! 😉
Comme chaque année, le dernier week-end de ce festival permet à tout le monde d’aller assister à de nombreux concerts gratos dans de nombreux bars beauvaisiens ! Un genre de Fête de la Musique, mais en Mars !
Malheureusement cette année, les « nombreux bars » sont de moins en moins nombreux, et le « tout le monde peut y assister » en a pris un bon coup dans la gueule !
Commençons donc par notre aventure du vendredi, et pour cela, je laisse parler mon compère Peter Frocht qui est plus balèze que moi pour écrire un texte avec des mots à plus de 3 syllabes ! 😉
Blues autour du zinc : Sortie éclair pour une entrée libre
par Peter Frocht
Vendredi 27/03/2015, 11h et quelques, au boulot.
Mr White entre dans mon bureau, je suis seul :
– Au fait, on n’a pas eu le temps de se parler. Tu y vas ce soir, finalement ?
– Ouais, j’y vais ! Ce soir ET demain !
– C’est ça, tu dis ça et puis comme d’hab…
– Non, non ! J’y serai, ça a l’air vraiment bien ce groupe (NDLR : The Urban Voodoo Machine). A ce soir.
– Ok, cool ! A ce soir.
Le soir, il est 20h15, je me magne, j’veux pas être en retard. Les concerts au Blues, ça démarre toujours à l’heure ! Et c’est bien comme ça, d’ailleurs.
J’ai un billet de 10 dans la poche, une bière pour moi et de quoi payer un coup à un pote ou deux, ça suffira : « entrée libre », c’est écrit sur le programme.
En route donc pour le Zinc Bleu, une brasserie plutôt connue pour son point de vue sur la Cathédrale et ses fruits de mer mais bon, le Festival, le blues, c’est rassembleur ! Enfin, il parait…
20h40, je me gare à une centaine de mètres de la Brasserie (les places de parking en face sont réservées… ça aurait dû m’interpeller !). J’arrive, je vois le groupe au fond qui a déjà commencé, je m’apprête à pousser la porte mais elle est condamnée et une affichette indique qu’il faut prendre l’autre porte (ça commence à m’interpeller). Bon, je reviens sur mes pas, je me dirige vers la porte et là, sur le perron, deux gardes du corps-videurs-catcheurs-rugbymen (j’sais pas trop) m’interpellent et, à ce moment… ça m’interpelle !
– Bonsoir Monsieur, vous avez réservé ?
– Heu, non…
– Ca va pas être possible, alors !
– Comment ça ?
– C’est complet !
– Mais non, regardez, y’a encore plein de places libres, et devant le zinc, y’a personne !
– Non, non, c’est complet. C’est la consigne, pas de réservation, on entre pas !
– Mais, c’était pas écrit qu’il fallait réserver !
– Bon, ça suffit maintenant. C’est la consigne, on discute pas !
On aurait été au Festival de Cannes, ça n’aurait pas été pire.
J’ai rejoint Mr White (viré lui aussi !) 15 minutes plus tard dans un autre bar de la programmation, Le Touco (blindé de monde celui-là, mais sans gorille à la porte).
On a bu une bière, puis j’ai fini la soirée dans un bar du « Off ». Ils sont 4 ou 5 à faire le « Off » cette année, c’est un peu plus que l’année dernière. C’est étrange, non ?
Le lendemain je devais aller voir aussi ce même groupe à la Maladrerie cette fois-ci, et puis je me suis dit, merde, ça m’a coupé l’envie un peu… Je les verrai ailleurs, dans une autre ville. Tant pis pour le « Blues »…
L’intérêt de ce festival, c’était la possibilité, le libre choix, la pluralité dans la thématique Blues et c’est pour ça qu’il était important. Force est de constater que cette liberté a disparu.
Sans compter que cet événement existe en majeure partie grâce à des subventions publiques mais son accès y est, ici, restrictif, presque ségrégationniste (osons le mot). Un comble pour un hommage rendu au Delta du Mississipi et aux frères noirs exclus.
J’ai cru comprendre que parmi les clients du Zinc Bleu en mode VIP, ce soir-là, on comptait des personnalités politiques du Beauvaisis (d’obédiences diverses) mais toutes bien assises confortablement, à la fête, si proches du peuple (?), comme ils se plaisent à le rappeler !
Je n’ai pas pu participer à cette liesse populaire, cette « manifestation qui participe au vivre-ensemble » (cf. lettre p.2 du programme) mais dimanche on me rappellera que c’est un DEVOIR d’aller voter. J’ai comme un goût d’huitre pas fraiche dans la bouche, d’un coup.
Alors moi, je pense que votre « Jeune homme de 20 ans », ce Festival, il commence à puer sérieusement le mouroir avec ses couloirs embaumés d’un subtil mélange alliant Arnica, Eau de Cologne et caca mou au fond du pyj’.
J’ai essayé de « vivre des moments forts… enchanteurs et inoubliables » (cf. lettres p. 2 et 3 du programme du Blues) mais je n’avais pas réservé ma place. Sot, que je suis !
Mais je dis, finalement, merci au Blues autour du Zinc, à son organisateur et à ce tenancier de Brasserie !
Merci, car j’ai retrouvé les racines du blues, l’injustice, campé devant cette vitrine, dehors, au froid, alors que les bourgeois, au chaud, lovés dans leurs fauteuils, engraissés et champagnisés, prêtaient une oreille distraite et jetaient un œil torve au trio qui ouvrait la soirée.
Il était 21h et j’étais noir… pendant 3mn.
Peter Frocht
Heureusement, samedi a sauvé les meubles !
Déçu mais pas abattu, l’équipe de The White Prod. composée de RachL, Gringo Starr et moi-même, Mr White, se rendit tout de même sur Beauvais le samedi pour montrer aux bien-pensants que cette aventure nous rendrait plus forte !
Nous avons donc décidé de commencer notre périple à 20h30 au restaurant « Les Vents d’Anges » pour voir un groupe entre-aperçu la veille au Touco, les anglais de Leeds City Stompers!
Ça commence bien, le patron nous accueille avec un grand sourire, il nous sert 3 bières en échangeant 1 ou 2 blagues avec nous, et repart en tapant dans les mains, en chantant et souriant, tout en slalomant entre les clients ! Ça change de l’accueil de la veille !
A l’intérieur, c’est petit, et nous voilà donc debout derrière 2 tables où des personnes d’un âge mûr mangent des bons petits plats raffinés… et à l’autre bout de la table, le batteur tente de ne pas donner un coup de baguette dans l’assiette de sa voisine, tandis que le contrebassiste se fait servir un verre d’eau par les convives attablés, et que Bérenger (notre pote ingé-son) tente de protéger la sono des coups de butoir du guitariste ! Et tout ce beau monde avec des sourires tatoués sur les visages… c’est con à dire, mais d’un coup, on a oublié la soirée de la veille et on a l’impression d’être en famille en train d’écouter du bon vintage blues – swing avec des vieilles sonorités rock’n’roll !
Car oui, il serait peut-être un peu temps de parler musique, et de la musique, ces anglais savent en faire !!
Des vieux standards américains à des compos bien calibrées, tout s’enchaine dans la bonne humeur et surtout la classe… voir même LA grande classe !
On oublierait presque qu’en face de nous ce sont des petits jeunots qui essayent de se vieillir avec leurs barbes soignées ! 😉
Le guitariste passe à la contrebasse, le contrebassiste passe à la guitare, le batteur passe devant pour faire un morceau avec une washboard… et en plus les 3 chantent super bien !
Bref, un super groupe qui nous permet de bien débuter la soirée pour aller à la prochaine étape de notre voyage : le « Sister’s Café ».
Nouveau venu dans le paysage beauvaisien, le Sister’s Café accueille les anglais de The Folkestra.
Le Sister’s Café abritait avant le bar « Au But », un rade pas très clean où j’allais jadis jouer au baby-foot en buvant une Pelforth Fraise… là, on peut dire que j’ai pas reconnu les lieux… déco sympa, ambiance cosy, patronnes cools, bref, un lieu à suivre !
Pour ce qui est du groupe qui passait, « The Folkestra » nous a direct embarqué dans une musique entraînante, dansante et festive, aux accents celtiques et à l’énergie communicative !
Les 6 anglais savent mettre l’ambiance et l’intégration d’instruments comme la mandoline et le banjo apportent tout de suite une touche bien distincte qui caractérise le groupe… même si tout le monde n’aimait pas la mandoline au sein de The White Prod. ! :-p
Quoi qu’il en soit, un set bien sympa avec une petite mention spéciale pour le dernier morceau aux accents yiddish qui aura bien plu à RachL, spécialiste du genre dans notre asso ! 😉
22h30 environ, fin du concert, et on se demande où nous allons bien pouvoir aller maintenant, étant donné que le groupe que l’on voulait aller voir passe au « Zinc Bleu »… zob, on va pas recommencer la même histoire que la veille… du coup on tape la discute avec notre pote Guillaume des BachibouSouk, ingé-son pour la soirée (décidément, tous nos potes sonorisent ce soir ou bien ?!?!) et de fil en aiguille on se laisse aller à écouter le groupe d’après : Teleferik, un duo guitare – basse étant déjà passé plusieurs fois au Blues et que je ne voulais pas forcément voir car pas ma tasse de thé, mais comme au final, maintenant ils ont un batteur… bah on se laisse tenter !
Et pis bah on a raison car ça envoie quand même pas mal ! Bon, c’est quand même pas le genre de truc que j’écouterai en boucle, mais disons qu’en live, ça passe !
Perso, musicalement et vocalement, ça me fait un peu penser à du Izia (sur quoi RachL me dit que non !), alors je dis à Gringo que physiquement la chanteuse me fait penser à Olivia Ruiz et le guitariste à David Marsais du Palmashow (sur quoi il me dit qu’il faut que j’arrête de voir des sosies partout !)
Sur cet état de fait, l’heure avançant, on décide de partir car on doit aller à la Maladrerie pour l’After Blues !
Arrivés sur place, on apprécie déjà la vue, l’architecture des lieux et la caravane qui nous permettra d’acheter nos places pour entrer !
J’essaye au passage de négocier l’entrée en disant que Laurent (NDLR : Macimba, organisateur) nous a mis sur la liste VIP suite à la soirée de la veille !
On me dit que ça fera 24 € et on me tend 3 tickets… zut, ça n’a pas marché !
Du coup on rentre et peut enfin converser avec Laurent, VLD, Marc, Benoit… pour ceux qui connaissent… et débattre sur l’histoire du Zinc Bleu… sur quoi Laurent me montre la banderole fait pour l’occaz’ ! Joli clin d’œil, ça fait plaisir !
Mais pas le temps de parler car The Urban Voodoo Machine monte sur scène !!!
Nous avions déjà été conquis par ce groupe en 2013 lors de leur passage à l’Ouvre Boite donc c’était déjà gagné d’avance !
On a donc retrouvé la bonne ambiance des films de Tarantino, l’exubérance du chanteur et tous ces personnages qui composent ce groupe inclassable mais tellement bon… pour ceux qui ne connaissent pas, en assistant à leur concert, vous avez l’impression d’être projeté dans un freak show avec un batteur zombie, un prêtre contrebassiste, une majorette saxophoniste, un gitan percussionniste, etc… bref, un mélange autant savoureux qu’exotique !
Seul petit bémol, le concert parut très court et le chanteur un peu trop occupé à virer les ivrognes qui le saoulaient devant la scène… mais bon, pour avoir parlé avec lui vers 4h du mat (à l’heure où je deviens bilingue !), il était un peu remonté aussi envers le patron du Zinc Bleu qui l’avait bien saoulé la veille, et donc en ajoutant le manque de sommeil, la fatigue, l’alcool, etc,… il était du coup un peu moins patient et voulait proposer un show bien carré dans lequel des mecs chantant « Joyeux Anniversaire » à tout bout de champ n’avaient pas leur place ! Ce qui me semble après explications, bien normal et franc de sa part… en tout cas, une très bonne rencontre pour nous que d’avoir pu parler ouvertement avec lui autour d’une bière !

© Paul Needham / http://www.mohawkvisuals.com
Bref, revenons à nos moutons puisqu’après eux, il y avait un autre groupe sur scène : Powersolo ! Et là, ce fut LA claque !!!
Powersolo, j’avais presque été les voir à l’Ouvre Boite il y a quelques temps et pis en fait, leurs vidéos ne m’avaient pas toutes convaincues, donc je n’y étais pas allé… et pis le concept un guitariste + un batteur, à force, je trouve que ça tourne un peu en rond !
Sauf que là, les 2 frangins danois (puisque c’est le cas !) sont venus accompagnés de 2 tiots jeunes (leurs fils ?) à la batterie et à la basse… et là, ce fut un tout autre délire !
Les 2 frangins ont donc eu toute la liberté de se déchainer sur scène, sur leurs guitares et au chant, dans un set endiablé qui n’a pas débandé de bout en bout, enchainant les morceaux psychédéliques rock garage bluesy à base de bons riffs et de cris déstructurés !
Bref, le public en a pris pour son grade et perso c’était la très bonne surprise de la soirée car on ne s’attendait pas du tout à ça !!
D’ailleurs, en écrivant cet article, je viens de m’apercevoir que le morceau entêtant de la pub SFR à base de « Wouhouhouuuu », bah c’est eux en fait (voir ci-dessous) !
En tout cas, s’ils passent par chez vous, foncez les voir !
L’heure étant tardive (4 ou 5h du mat’, je ne sais plus avec le changement d’heure !), nous décidâmes enfin de rentrer chez nous… surtout que le dernier groupe, Vaudou Game, c’était beaucoup moins notre truc et on a préféré partir au bout de 2-3 morceaux, pour rester sur une note plus trash ! 😉
En résumé, le Blues c’était bien… enfin… le samedi tout du moins ! :-p
Donc, peut être à l’année prochaine… à condition que le Zinc Bleu soit viré de la liste des lieux qui accueilleront le festival, car ça fait quand même chier de ne pas pouvoir aller voir des groupes qu’on avait cochés depuis longtemps sur le programme !
Sinon on peut lui soumettre de faire son propre « OFF »… après tout ! :-p
Mr White
Pour plus d’infos sur le festival et sur les groupes cités dans l’article, vous pouvez aller visiter les sites suivants :
Le Blues autour du Zinc
Leeds City Stompers
The Folkestra
Teleferik
The Urban Voodoo Machine
Powersolo