Aujourd’hui nous vous proposons l’interwiouve de Geoffrey DECOËNE, écrivain beauvaisien.
Cette interwiouve a été réalisée en février 2023 afin d’être également diffusée (en partie) sur le magazine « Le Petit Beauvaisien », avec qui The White Prod. est partenaire.
Un jour de décembre, en me promenant au Furet du Nord (placement de produit), je remarque un gars à une table qui signe des autographes… et là, à ma grande surprise, j’y découvre un vieux pote de lycée devenu écrivain !!!
Du coup, ni une ni deux, c’est parti pour une interwiouve !
Même si c’est compliqué pour un écrivain, tu peux te présenter juste en quelques mots ?
Je m’appelle Geoffrey DECOËNE, 45 ans, marié et père de deux adorables enfants, quand ils le veulent. Je suis né à Beauvais et j’y ai toujours vécu.
En 2021, tu sors ton 1er roman « Les passagers incertains ». Comment t’est venue l’envie d’écrire des bouquins ?
Il y a quelques temps de cela, j’ai pris la décision la plus importante de ma vie : j’ai jeté ma télévision à la poubelle.
Du coup je lisais beaucoup et, à la lecture de certains bouquins, il m’arrivait de me dire : mais ça, j’en suis capable ! Que ce soit au niveau de l’intrigue ou de la façon de raconter.
Et petit à petit, l’idée de tenter ma chance est venue. J’ai écrit « Les passagers incertains » et j’ai envoyé le manuscrit à des maisons d’édition.
Je ne m’étais jamais destiné à écrire un bouquin et ce que je vis aujourd’hui est juste énorme !
Comme pour ton 1er roman, l’intrigue de ton 2ème, « La fosse aux loups », qui vient de sortir aux Éditions Aubane, se déroule dans le Beauvaisis. Pourquoi ce choix géographique ?
Parce que j’en avais marre de lire des romans policiers dont l’intrigue se passait à Paris, dans de grands services de Police.
Je suis né à Beauvais et j’en suis fier. Ce n’est pas la plus belle ville de France, mais c’est un endroit comme ailleurs. Il y a plein de choses à raconter sur la ville et ses environs, et il y a aussi plein de raisons pour raconter une histoire policière.
Tu peux nous le dire, nous sommes entre nous… tu t’inspires de ta vraie vie pour raconter tes histoires ? Y’a des personnages qui existent vraiment ? Genre, tes voisins, ta boulangère… ?
Je m’inspire forcément de la vraie vie pour raconter mes histoires, surtout qu’elles se passent dans un environnement dans lequel je vis au quotidien.
Le concept, c’est d’être une sorte d’éponge et de prendre tous les détails, toutes les rencontres que je fais, toutes les choses que je vois, puis de le retranscrire, mais pas forcément dans l’ordre où elles sont entrées !
Le personnage central de tes 2 romans est Léonie, comment l’as-tu créé ?
Je voulais centrer l’intrigue à Beauvais avec un personnage normal. C’est-à-dire que je ne voulais pas avoir un flic dépressif, alcoolique, avec une grande fêlure due à la mort de sa famille.
Assez naturellement, l’idée d’une mère de famille tout à fait normale, policière dans un petit service de province, m’est apparue. Sans moyens, elle est chargée d’enquêter sur la découverte d’une petite fille étrangère sur le bord de l’A16.
« La fosse aux loups » est une suite de « Les passagers incertains » et on y retrouve Léonie.
Léonie est un personnage attachant, et pour le lecteur, et pour moi !
D’ailleurs, as-tu déjà commencé à écrire ton prochain bouquin ? On y retrouvera Léonie ?
Il y a une suite de prévue qui est actuellement en lecture chez l’éditeur. On y retrouve forcément Léonie.
J’ai aussi envoyé un manuscrit à l’éditeur « Polars en Nord Junior » (lecture pour les 8-12 ans) qui doit passer devant un comité de lecture. Ça se passe aussi dans le Beauvaisis.
Je suis en train d’écrire mon 5ème roman, mais j’ai pris un nouveau « Héros ». C’est un homme, car il en faut aussi !
Concernant du coup tes 2 premiers romans, as-tu reçu des prix ?
Pour « Les passagers incertains », j’ai reçu le prix du Salon du Polar Régional de Dainville (62), un gros salon du livre qui se déroule près d’Arras.
Pour « La fosse aux loups », le livre est en lice pour le prix Nordek, prix du polar nordiste, dont la remise aura lieu au mois de septembre 2023 au Salon du Polar de Templemars (59).
Là encore, c’est un gros événement et c’est que du bon.
Je sais (car moi aussi je mène des enquêtes !) que tu as un vrai métier en parallèle. Penses-tu que l’on peut vivre de l’écriture en 2023 et est-ce une ambition pour toi ?
Oui, on peut vivre de l’écriture, mais il y a très peu d’auteurs français qui y arrivent.
Moi, j’ai un métier en parallèle et l’écriture est tout sauf un moyen de gagner de l’argent. Je vis juste un truc que je n’aurais jamais imaginé de ma vie et je « kiffe » l’instant présent.
Ce n’est pas la destination, c’est le voyage l’important ! Ce n’est pas de moi, mais c’est ce que je vis…
Perso je n’aime pas lire des bouquins en e-book car j’aime bien toucher le papier… et lécher mon doigt pour tourner les pages (ça marche moins bien sur une tablette)… c’est quoi ton avis là-dessus ?
J’ai presque le même avis que toi. J’aime bien toucher le papier mais, vraiment, je préfèrerais éviter de lécher ton doigt…
Et du coup, tu lis quoi et quelles sont tes influences ?
Je lis un peu de tout, mais essentiellement des romans policiers.
J’ai énormément lu Simenon à travers le commissaire Maigret, j’adore Fred Vargas, Pierre Magnan et Franck Thilliez bien sûr.
Je lis beaucoup d’auteurs régionaux et d’autres que je croise à l’occasion des salons du livre sur lesquels j’ai l’occasion de me rendre.
Je viens de finir un Houellebecq pour changer un peu et j’essaye de changer l’orientation de mes lectures à chaque livre fini. Mais ça revient souvent sur du policier…
Maintenant que tu écris des romans, tu as encore le temps de lire ?
Sans télévision, il faut juste comprendre qu’on a un temps incroyable devant soi !
Alors, j’exagère un peu car je regarde quand même des séries de temps en temps.
Lorsque je suis en phase d’écriture, je lis moins, mais lorsque je n’ai plus d’idée (ou juste pas envie car il n’y a rien de pire que de se forcer), je lis plus. C’est assez variable à vrai dire.
Pour finir, quitte à choisir, tu préférerais qu’un de tes bouquins soit retranscrit en film ou en bande dessinée ?
La BD, je n’y avais jamais pensé, mais pourquoi pas !
À l’écran, ça serait absolument génial, mais ce n’est pas quelque chose qui m’obsède. Je laisse les choses se faire… un jour peut-être…
Merci à Geoffrey pour cette interwiouve… et on espère que ça vous aura donné envie de lire ses bouquins !