Un soir d’été et de pluie (et de brouillard…) 2021 – Pas très loin de Beauvais – 23h23
La morosité avait gagné nos cœurs de rockeurs (cf Julien Clerc)… pas de concerts, pas de festoches, pas d’animations culturelles… rien à se mettre sous la dent… et en plus, une météo de merde qui n’en finissait plus de nous déprimer le cerveau… 😴
Je me demandais, là, assis dans mon canapé, emmitouflé sous une couette, une bouillote à mes pieds, un chocolat chaud (ou un grog très chargé, je sais plus…) dans une main, mon téléphone dans l’autre pour surveiller la moindre notification m’indiquant que l’indice UV allait exploser dans les prochaines minutes, si finalement, j’allais pouvoir me divertir avant le prochain marché de Noël… accompagné d’un vin chaud…
Mais contre toute attente, ce fut le retour des beaux jours (oui… en ces temps difficiles, on se contente de peu niveau météo) ! Les annonces de concerts, festoches, animations, se sont mises à refleurir sur nos fils d’actualités Facebook, remplaçant doucement les posts des experts scientifiques les plus calés de notre cher Hexagone, certainement en manque de rendez-vous sur des ronds-points le samedi…
D’abord, gentiment, se frayant un passage timide, presque empruntées, de peur que la populace ne se noie trop rapidement dans une euphorie collective pour laquelle elle n’était plus habituée depuis des mois…
Et puis vint le dernier week-end du mois d’août, où la culture n’en pouvant plus, éclata dans notre région avec une dizaine d’événements culturels en même temps… telle un bouton d’acné sur le front d’un adolescent prépubère, le jour d’un premier rendez-vous galant !
De notre côté (accompagnés de nos enfants pour leur faire voir comment c’était le « monde d’avant » !), malgré les nombreuses sollicitations de notre cœur, nous avons opté pour le Festival du Chahut Vert d’Hornoy-le-Bourg (80), le samedi, en mode « fin de journée » et concerts du soir !
Pourquoi, me direz-vous ?
Simplement parce que, tels des toxicos en manque de culture, nous y avions trouvé le cocktail idéal pour se remettre en selle d’un point de vue psychologique… et pis aussi parce que nous avions gardé un très bon souvenir de l’édition 2016… qui avait déjà accouché à l’époque d’un show report (à lire ICI)… et pis aussi parce que Marie (qui organise le festival) m’a promis (ou pas !) de me faire jouer là-bas un jour avec mon groupe ! 😂
Nous y sommes (dans la Somme !)
Arrivés dans la jolie bourgade d’Hornoy-le-Bourg, j’expulse femme et enfants sur la place du village pour aller me garer direct à l’entrée du parking, sur le lieu des concerts du soir (malynx le lynx !).
77 mètres de marche épuisante plus tard, je me retrouve devant un bénévole qui veut vérifier que mon excitation due à ma frustration de 18 mois sans concert, n’a pas fait monter de quelques degrés la température de mon corps… 😷
Ouf 1, pas besoin de montrer mon popotin, c’est un thermomètre infrarouge laser dernier cri de chez Wish !
Ouf 2, je suis à température ambiante… al dente, comme disent les Hornoyens (merci Wikipédia !)
Ouf 3, ayant eu la bonne idée de me faire vacciner pour choper la 5G, avoir des poils en plus dans les oreilles et, accessoirement, pouvoir aller dans des festoches… je peux rentrer dans l’enceinte du festoche !
Et c’est parti pour récupérer une carte Cashless (d’ailleurs, super bonne idée que cette possibilité de payer dans tout le festoche avec cette carte de crédit sans contact, que l’on peut recharger directement en ligne avec son smartphone ! Bravo !), me prendre des bières, rejoindre ma tribu et m’injecter une 1ère dose de bonheur avec un spectacle VIVANT de théâtre de rue, en compagnie des Five Foot Fingers.
Assis sur des bancs, dans la cour de l’école, nous assistons à « un cabaret cirque de haute volée » avec 5 acrobates loufoques qui étaient aussi surexcités que nous à l’idée de pouvoir retrouver un public, et nous, des artistes ! 🤹♂️
Ça part tranquillement, mais dès le départ, on sent bien quand-même que ça va partir en cacahuète assez rapidement !
Et bim bam boum, ça jongle avec un chapeau, ça grimpe à des sangles – cordes – mât chinois, ça jette des fourchettes, ça monte sur des valises, ça jette des bébés (rassurez-vous, c’était un faux !), ça part dans tous les sens comme si c’était un gros bordel improvisé… mais on sent bien les heures de taf derrière tout ça et le côté carré du show… et putain, qu’est-ce que c’est bon !
Et de notre côté, de voir autant de sourires (masqués) et d’entendre autant de rires, j’en ai encore la chair de poule rien qu’en écrivant ces lignes. 🤩
Bravo les gars !
Enfin des concerts !
Étant arrivés tard (bah on fait c’qu’on peut, désolé pour les autres pestacles !), il est déjà l’heure de se rendre sur le lieu des concerts.
Armés de nos bracelets pour l’entrée du soir (malynx le lynx 2), nous avons pu rentrer rapidement (merci le monsieur de la sécurité qui nous avait reconnu… bah oui, on était venus en 2016… faut suivre un peu !) et éviter l’énorme file d’attente remplie de gens inconscients qui, eux aussi, étaient équipés d’un pass sanitaire… bande de foufous des bois va !
Et boum, c’est parti pour la 2ème dose avec du bon vieux rockabilly, en compagnie du groupe amiénois The Crappy Coyotes !
Depuis le temps que je croise (et fais chier par moment !) Manu (le guitariste) en train de sonoriser des concerts (il est également ingé son dans la région), je n’avais pas encore eu l’occasion de le voir sur scène… et il joue le bougre ! Et exploit supplémentaire, sa coiffure ne bouge pas d’un cheveu ! 👦
Le bassiste basse et pis des fois, il contrebasse… le batteur bat debout, même si c’est peut-être un détail pour vous, mais pour lui ça veut dire beaucoup… et la chanteuse chante et met l’ambiance en enchaînant quelques pas de danse.
Au final, un set carré, une prestation rodée, un bon début pour la soirée… et pis bah c’était bien cool et ça faisait bien plaisir… surtout allongés dans l’herbe avec une bière… comme si on était encore dans le monde d’avant !
Une petite pause et on enchaîne avec le jazz manouche sud-américain de Karpatt.
Bon, je l’avoue, la première (et dernière) fois que j’ai vu ce groupe, c’était aux Vers Solidaires en 2019 et j’étais resté sur ma faim…
J’aime bien le groupe, j’ai quelques albums d’eux… mais sur scène, j’ai finalement l’impression qu’ils tournent avec 5 ou 6 morceaux… qu’ils rallongent un max… et qu’ils entrecoupent de morceaux improvisés pour faire chanter le public…
Bon, pourquoi pas… après tout, ça fonctionne… même si la dernière fois, ça m’avait semblé long, cette fois, ça allait un peu mieux, certainement parce qu’ils étaient accompagnés d’un batteur-percussionniste…
Mais bon, au final, j’en ai profité pour commencer mon expédition obligatoire quand tu vas dans un festoche avec des ados : faire la queue pour leur trouver à manger !
Et hop, c’est parti pour 45 min de queue pour… 4 barquettes de frites… mais c’est ça aussi la thérapie : l’attente dans une file d’attente (ça fait 2 fois « attente ») pour obtenir le Graal de la patate frite… 🍟
Et pendant que les Ogres commençaient leur concert avec un petit « Accordéon pour les cons », nous, comme un symbole, avions aussi l’air con dans notre file d’attente, au moment où la tenancière nous annonçait : « Y’a plus de cochon ! Reste que des frites ! ».
Mais au diable la cochonnaille, ce n’était pas grave, car oui, mine de rien, le temps était venu pour nous, de nous injecter notre 3ème dose avec un concert des Ogres de Barback !
La dose qui te permet de voyager tout en restant sur place… mais pas en place… car il faut bien avouer que les frangin(e)s Burguière et tous les potes qui les accompagnent sur scène (une équipe de foot au minimum !), permettent à ton esprit de se libérer et à ton corps de retrouver son envie de bouger les jambes, les bras, le popotin…
Les titres s’enchaînent et, comme toujours avec eux, même si tu connais le morceau par cœur, bah tu as l’impression de le redécouvrir, car leurs morceaux sont toujours réarrangés et réadaptés comme par magie !
Faut dire aussi que si on considère qu’ils étaient accompagnés de la Fanfare Eyo’nlé, d’un musicien de musique traditionnelle occitane et d’un batteur percussionniste… et qu’on rajoute là-dessus le fait que les 4 frangin(e)s peuvent jouer plus d’une trentaine d’instruments sur scène (mention spéciale à la scie musicale qui nous a transportée 🥰)… bah voilà quoi… vous pouvez imaginer qu’au niveau spectacle, ça claque !
Au final, 2h de spectacle qui ont fait du bien au cerveau et donc, pour ça, un grand MERCI aux Ogres !
D’ailleurs, au passage, on profite de cette tribune (et pis de toute façon, c’est notre site donc on fait ce qu’on veut !) pour filer en même temps un coup de projecteur au projet de Fredo (le chanteur) : Stop Crohno, parce que c’est quelque chose qui nous tient à cœur également chez The White Prod… donc n’hésitez pas à aller jeter un coup d’œil sur ce projet. 💪
Minuit passé, nous repartâmes (oui, ça fait toujours classe de faire croire que tu maîtrises le passé simple) comblés de joie, le cœur léger, l’esprit apaisé, le corps endolori de 18 mois d’abstinence… mais avec l’espoir que c’était le début de la fin du retour de l’avant… en nous disant que « bordel de merde de cul de tétine ! On est VIVANTS !!!! ». 😊
MERCI les artistes et merci le Chahut Vert !
Mr White & RachL… et les gosses !